Vendre tes massages bien-être uniquement via les réseaux sociaux : mission possible, mais exigeante

Tu es praticienne en massage bien-être, passionnée, tu veux travailler sans vitrine physique, sans publicité “classique”, juste avec ta présence sur les réseaux sociaux.

Super idée, très actuelle. Mais permets-moi de te montrer ce qu’implique vraiment ce choix — ce qui marche, ce qui prend du temps, ce qu’il faudra accepter.

Si tu veux réussir, ce n’est pas juste poser des photos de massage idylliques. J’ai constaté que beaucoup de praticiennes se lancent sur les réseaux sans mesurer l’ampleur du travail à fournir.

Combien de posts par jour ou par semaine ?

C’est la première question que tu te poses ou qu’on me pose souvent : “Combien de fois dois-je poster pour que ça marche ?”

Voici ce que disent les données récentes, et que j’ai pu vérifier dans la pratique :

• Sur Instagram, la plupart des entreprises performantes postent 1 à 2 fois par jour pour le feed, et utilisent souvent les Stories plus fréquemment. (sproutsocial.com)

• Sur TikTok, 3 à 5 fois par semaine, mais si tu as la capacité, 1-4 fois par jour selon les objectifs.

• Sur Facebook : 1 à 2 fois par jour est souvent recommandé pour rester visible. (adobe.com)

• Sur LinkedIn : 2-5 fois par semaine selon ce que tu peux produire comme contenu utile, en lien avec ton expertise, ton cheminement.

Donc, vouloir “zéro posting” ne fonctionne pas, mais vouloir poster 10 fois par jour sur tous les réseaux — c’est l’épuisement assuré et souvent contre-productif. J’ai réalisé que l’important n’est pas seulement la fréquence, mais aussi la régularité et la qualité.

De la visibilité à la prise de rendez-vous : comment faire ?

Poster, c’est bien. Mais ce que tu veux, c’est que tes clientes passent du “j’aime / j’ai vu ton post” à “je veux un massage, je réserve chez toi”.

Voici les étapes et les techniques concrètes, issues de ce que j’ai observé et expérimenté :

• Appel à l’action clair (CTA)
  Chaque post, ou presque, doit inviter à une action : “réserve via DM”, “clique sur le lien en bio”, “réserve maintenant”, “contacte-moi pour …”, etc. Si tu ne dis pas ce que tu veux que la personne fasse, beaucoup ne le feront pas. J’ai constaté que les posts sans appel à l’action restent souvent sans suite.

• Lien facile, réservation simple
  Si tu passes par DM, assure-toi de répondre vite, d’avoir une grille de disponibilités claire. Si tu as un lien de réservation en ligne (via Calendly, ou autre), il doit être bien visible (bio, bouton “Contact”, stories à la une, etc.).

• Preuves sociales
  Témoignages, photos “après le massage” (avec accord), avant/après si c’est pertinent, retours de clientes. Les gens font confiance aux retours vrais. Si tu peux, des vidéos, stories “elles témoignent”, etc. J’ai réalisé que ce sont souvent ces contenus qui rassurent le plus et déclenchent la réservation.

• Contenus variés mais ciblés

  • Montrer les coulisses : ton espace (si tu en as), ton matériel, l’ambiance.

  • Expliquer ce que ressent une cliente, ce que recherche une cliente : détente, mieux-être, lâcher prise, soulager le dos, récupérer après sport, etc.

  • Éduquer : pourquoi le massage est bon, quels types, comment choisir selon les besoins, etc.

  • Offres, promotions, journées spéciales, forfaits.

• Timing
  Poster à des moments où tes clientes potentielles sont actives. Tu peux regarder les statistiques Instagram / Facebook pour savoir quand ton audience est connectée. Si tu peux, expérimenter : poster matin, midi, soir, voir ce qui “résonne”.

• Rappels et suivi
  Utiliser les stories, relancer doucement. Par exemple, après un post de témoignage, faire une story pour inviter à réserver. Après un story ou reel, répondre à tous les commentaires/messages. Le suivi est aussi une forme de “vente”.

Faut-il te mettre en avant, te montrer, avoir une personnalité affirmée ?

Oui. Non. Ça dépend. Mais dans la plupart des cas, faire le pari de l’authenticité et de la personne derrière le massage change beaucoup de choses. J’ai constaté que les comptes les plus suivis sont souvent ceux où l’on sent la praticienne derrière le contenu.

Pourquoi oui :

• Confiance : les clientes veulent savoir à qui elles vont confier leur corps, leur intimité. Si tu te montres (visage, voix, gestes, ton), tu renvoies de la confiance.

• Différenciation : dans le domaine du massage bien-être, beaucoup de contenu est “lisse”, standardisé. Si tu laisses transparaître ta personnalité, tes valeurs, ce qui te rend toi unique, tu te distingues.

• Engagement : les gens réagissent mieux aux personnes qu’aux marques “sans visage”. Racontes ton parcours, parle de ce que ressent une cliente, de ce que toi tu aimes, des moments difficiles aussi. Tout cela crée du lien.

Pourquoi ce n’est pas facile / pourquoi certaines hésitent :

• Tu dois accepter de te montrer : ton visage, ta voix… parfois des imperfections. Ce n’est pas confortable pour tout le monde.

• Il peut y avoir jugement, plus pour les femmes, dans les métiers de bien-être. Parfois des commentaires déplacés ou des attentes.

• Cela prend du temps de créer du contenu “personnel” : vidéos, stories, reels. Ce n’est pas juste une photo de table de massage.

Faut-il avoir une personnalité “forte” ?

Cela peut aider, mais ce n’est pas obligatoire d’être flamboyante ou extravagante. Ce qui compte plutôt :

• Authenticité : sois toi, même si tu es plus réservée. Tu peux avoir une personnalité douce, discrète, centrée, mais ce sera ta marque.

• Cohérence : ton ton, ton style, ton esthétique (photos, couleurs, ambiance) doivent être reconnaissables. Même si tu ne parles pas fort, si ton univers est cohérent, les clientes savent à quoi s’attendre.

• Clarté dans ce que tu offres : massages, durée, tarifs, ambiance. Ta singularité peut venir de ta manière de masser, de tes valeurs (écologie, local, qualité, écoute), etc.

Quelle personnalité fonctionne le mieux sur les réseaux ?

On entend souvent : “je ne suis pas extravertie, est-ce que ça va marcher ?” ou “faut-il être une influenceuse pour réussir ?”. La vérité, c’est qu’il n’y a pas une seule personnalité gagnante. Ce qui compte, c’est l’adéquation entre toi et ton audience. J’ai réalisé que les comptes qui réussissent sont ceux qui assument vraiment leur style.

• Si tu es plutôt douce, calme, posée : ça attire les personnes qui cherchent un moment cocon, un massage qui apaise. C’est ton atout.

• Si tu es dynamique, solaire, avec beaucoup d’énergie : tu capteras les clientes qui veulent recharger leurs batteries, rire, être portées par ton énergie.

• Si tu es pédagogue : tu peux cartonner avec du contenu éducatif, des posts qui expliquent les bienfaits du massage, comment prendre soin de son corps, etc.

• Si tu es créative, un peu décalée : ton contenu sortira du lot, tu attireras une clientèle qui aime l’originalité.

En gros : la personnalité qui fonctionne, c’est la tienne, mais assumée et mise en lumière de façon cohérente. Le piège, c’est d’essayer de copier les autres praticiennes ou influenceuses. Les clientes sentent vite le “faux”.

Rendu professionnel ou amateur ?

Tu te demandes peut-être si tes posts doivent être dignes d’une agence de communication, avec photos impeccables, vidéos ultra-montées, ou si un rendu simple, un peu brut, suffit.

👉 Voici ce qu’il faut savoir :

• Un rendu trop amateur (mal cadré, sombre, son pourri) : ça décrédibilise vite, surtout dans le massage où l’ambiance visuelle compte beaucoup. Une photo mal éclairée d’une table froissée n’inspire pas confiance.

• Un rendu trop parfait (lisse, froid, ultra-marketé) : ça peut te rendre distante. Les clientes veulent voir l’humain, pas juste une marque aseptisée.

Le bon équilibre, c’est semi-pro :

• De belles photos (tu peux les faire avec ton téléphone si tu as une bonne lumière naturelle).

• Un espace rangé, une ambiance cohérente (bougie, linge propre, couleurs douces).

• Des vidéos simples mais claires (sous-titres, bonne lumière, toi qui expliques).

Tu n’as pas besoin d’un studio de tournage, mais d’une intention soignée. C’est ça qui crée la confiance. J’ai constaté que les contenus simples mais soignés génèrent souvent plus de réactions que des visuels ultra travaillés.

Combien d’abonnés faut-il pour bien en vivre ?

Grande question ! On croit souvent qu’il faut des milliers d’abonnés pour réussir. En réalité, ce n’est pas le nombre qui compte, mais la qualité et l’engagement de ta communauté.

Quelques repères :

• Moins de 500 abonnés : si ce sont des gens de ton secteur géographique, intéressés et engagés, tu peux déjà remplir ton agenda quelques jours par semaine.

• 1 000 à 2 000 abonnés qualifiés (dans ta ville/région, pas des gens à l’autre bout du monde) : c’est largement suffisant pour avoir une clientèle régulière et en vivre.

• Au-delà de 5 000 abonnés : tu deviens une référence locale, tu auras souvent une liste d’attente si tu sais bien transformer tes abonnés en clientes.

👉 L’erreur, c’est de viser la masse d’abonnés. Si tu as 10 000 abonnés mais que 90 % habitent à 300 km, ça ne sert à rien. Ce qui compte, c’est de construire une audience locale, qui peut concrètement réserver chez toi.

C’est ce qu’on appelle des micro-communautés engagées. Et c’est exactement ce dont tu as besoin. J’ai réalisé que même avec peu d’abonnés, tu peux vivre de ton activité si tu engages vraiment ta communauté.

Ce que cela ne te dit pas : les réalités, les contraintes, ce que tu dois accepter

Pour être claire : ce n’est pas simple, ce n’est pas “moi je poste une fois, et j’ai 5 clientes par semaine”. Voici les réalités :

• Le temps : créer du contenu prend du temps (photos, vidéos, retouches, story, rédaction). Réponses aux messages, organisation des rendez-vous. Tu dois y consacrer des plages horaires fixes.

• La constance : c’est le + difficile. Si tu arrêtes pendant quelques semaines ou que tu postes de manière sporadique, tu perds de la visibilité, tu perds du terrain.

• L’investissement : pas nécessairement financier énorme, mais il faut parfois un bon téléphone ou appareil photo, un bon éclairage, des outils de montage, éventuellement un budget pour booster certains posts (publicité payante).

• Le mental : rejet, “non, je ne réponds plus”, les posts qui tombent à plat, les semaines sans prise de rendez-vous… ça arrive. Tu dois être prête à faire avec.

• La saturation : sur les réseaux, l’attention est réduite. Tes clientes sont submergées de contenus. Tu dois vraiment trouver ce qui les touche, ce qui les interpelle, ne pas copier ce que tout le monde fait.

Ce que tu peux faire dès aujourd’hui pour amorcer le bon rythme

Voici un plan d’action concret, si tu te décides à te lancer ou améliorer ce que tu fais :

• Définis ton audience idéale : qui sont tes clientes ? âge, besoins, budget, ce qu’elles aiment.

• Choisis 1 ou 2 réseaux sur lesquels tu vas concentrer ton énergie (Instagram et Facebook, ou Instagram + TikTok si tu veux faire des vidéos). Ne suis pas tous les réseaux en même temps, tu te disperses.

• Établis un planning de contenu mensuel : types de post, thèmes, visuels.

• Planifie la création de contenu en “batch” : par exemple, une journée par mois ou par 2 semaines pour faire toutes les photos / vidéos / stories / textes.

• Mets en place ton système de réservation simple, visible : lien bio, bouton, DM, etc.

• Commence à te montrer petit à petit : une story “coulisses”, une vidéo où tu te présentes, un live si tu oses.

• Analyse ce qui marche : regarde les posts qui ont le plus de “vues”, commentaires, partages, et essaye de comprendre pourquoi (le sujet, le visuel, le moment de la journée). Adapte.

Est-ce que tout le monde peut le faire ?

Oui et non.

• Oui : si tu es prête à travailler, à apprendre, à être régulière, à sortir de ta zone de confort. Si tu as envie de proposer un vrai service, être présente, soigner les détails.

• Non : si tu veux des résultats immédiats sans effort, sans visibilité, sans montrer ta personne, sans investissement personnel ou de temps, ce ne sera pas réaliste.

En conclusion (et pour te donner la claque utile)

Vendre tes massages bien-être uniquement via les réseaux sociaux ? C’est un pari possible. C’est un travail, pas une option facile.

Tu vas devoir :

• te discipliner, être régulière

• accepter de te montrer, même si ce n’est pas parfait

• savoir que les débuts peuvent être lents, les déclics venir après plusieurs mois

• apprendre, corriger, ajuster en permanence

C’est exigeant, mais si tu y mets ton énergie et ta personnalité, ça peut devenir ton meilleur canal pour remplir ton agenda… et créer une vraie communauté autour de ton savoir-faire. J’ai constaté que celles qui persévèrent finissent toujours par voir les fruits de leur régularité.